Aujourd'hui, elle va manifester avec sa petite-fille, parce qu'elle a connu une époque où les femmes n'avaient pas le droit d'ouvrir un compte bancaire sans l'accord de leur conjoint. À 34 ans, elle a pu voter pour la première fois, en 1971, quand le suffrage féminin a été introduit au niveau fédéral en Suisse. Au début, elle demandait à son mari quel bulletin mettre dans l'urne, puis elle a commencé à s'intéresser à la politique, à se forger sa propre opinion. Pas question d'exprimer celle-ci à la maison par contre, pour la paix du ménage. Elle a 86 ans aujourd'hui, elle est veuve et elle se dit qu'elle aurait dû oser plus s'exprimer, même participer à des réunions du Mouvement de libération des femmes (MLF). Elle se dit que ce n'est pas tout à fait sa propre vie qu'elle a vécue, elle regrette encore un peu de n'avoir pas continué à travailler après la naissance de ses enfants, de n'avoir pas osé partir plus souvent seule quelques jours dans sa famille. En ce 8 mars, elle repense à sa vie et espère pour sa petite-fille un avenir où elle se sentira vraiment libre de ses choix. Des souvenirs, des messages à transmettre à vos proches ? Je me mets à votre service pour les rédiger avec vous.